Wednesday, October 3, 2007

Marie Faivre

née en 1950 dans le Territoire de Belfort.
Vit et travaille à Lyon.
Ecrit poèmes et nouvelles.

Publications en revues :

Jalons, Laudes, Le Cerf Volant, L'Encrier, Poésies-Rencontres, Hors-Jeu, La Toison d'Or...

Publications en recueils :

- 1995 : Mémoire des mains ( Etienne Parizé ).
- 1996 : Dans le silence qui s'amoncelle ( Collection Jalons - n°72 ).
- 1997 : Lentement le paysage brûle ( Collection Jalons - N°83 ).
- 1999 : Saison de pierre et saison de feu ( Collection des Cahiers Poétiques Européens - n°27 ).

Lectures en café-théâtre

- Janvier 2000 : CARRE TRENTE à Lyon.
- Mai 2000 : GERSON à Lyon.

L'enfance de l'arbre

Ces lieux visités
par la pluie sur les vitres

Ici

l'espace immobile
résume la saison des pierres

Pourtant un ciel nouveau
abrite dans ses greniers l'océan
L'enfance de l'arbre
interroge le retour de l'eau

Vers la vallée des vents inconnus
la saison du fleuve étranger
épelle le premier Nom du matin
le visage de l'Absent
à travers d'autres visages

La même terre d'autrefois
et la mémoire du père
dans le matin à apprendre
marquent les traces
si proches de nous
parfois lisibles

où Dieu fera sa route
dans l'après-midi.

°°°°°

Appartenance

Dans l'éloignement
la distance devient la maison

En ces lieux loin de tout
je ne sais qui m'a portée
par quel chemin on est entré
je ne suis pas seule

Contre le vide son visage
reste à construire
il n'a pas de nom

Ce qui est contenu dans son absence
cherche encore à se définir.

Qui sait

quel obscur délire alimente le murmure
par quelle imprudence
mes pas s'accordent à la voie,
nul doute
je ne suis pas seule.

°°°°°
Frontière

Franchir la distance
d'un alphabet à l'autre
l'obscur du langage
se lit dans tes yeux étonnés
toi l'étranger
l'ami
autre frange de cils
au-delà des enclos
les nuits se ressemblent comme des soeurs
de l'une à l'autre
un seul mot
pierre précieuse
comme une lampe
annonçant l'aurore

Eau silencieuse
à travers toi
passe
l'instant éphémère
saisi par l'âme du peintre

Eau du rivage
nous donne à lire
les visages
que l'amour a dessinés
au-delà de tes ondes

Trouver en eux la lumière
que l'on avait espéré
trouver en soi.